Il était une fois un ours blanc qui habitait une jolie banquise bien gelée, au-dessus d’une eau transparente et poissonneuse. Mais, depuis quelques années, une grande nostalgie l’habitait. Ses amis migrateurs lui avaient conté leurs aventures dans la savane. Ce pays chaud semblait avoir tous les atouts et l’ours blanc finit par céder. Un matin, il quitta sa banquise pour partir à la rencontre des lions et des girafes. Arrivé dans la savane, il fut saisi par tant de beauté et de luxuriance… Et pourtant, il n’eut que peu de répit avant de ressentir de la lassitude : la chaleur lui pesait, la nourriture était assez peu appétente et surtout inaccessible, et toutes activités lui demandait deux fois plus d’efforts que dans sa banquise… Et voilà comme l’ours blanc fit son premier burn out** !…
Nombreux sont les ours blancs… Happés par le côté « fun », les avantages en nature, la soif de pouvoir costarisée mode « look at me, je travaille à la Défense » ou encore l’envie parfois inconsciente de répondre à des normes sociales ou des rêves du voisin… Ils partent loin, s’oubliant en cours de route, et sèment comme le petit poucet toutes les aptitudes, les valeurs, qui sont leurs moteurs. La société est en partie responsable de cela : elle a un génie particulier à idolâtrer les leader fun et la bienveillance, à payer une misère les personnes dont le métier est essentiel au bien commun et à dénigrer l’expertise technique au profit du management.
Vous l’aurez compris : vous pouvez avoir tout le potentiel que vous voulez (et que vous avez tous), si vous travaillez dans un contexte inadapté, vous ne tiendrai pas longtemps.
C’est comme ça que l’ours blanc, coaché par son ami le manchot, développa son potentiel dans la banquise (parce que la banquise, en fait, c’est super !)
** NB : Variante pour ceux qui se voit plutôt lion : « c’est l’histoire du lion qui voulait chasser le pingouin… »